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      CommentAuthorchaton-pute
    • CommentTimeJan 7th 2011 edited
     permalink

    hello,

    Pour ceux qui s' intéressent à ça, un hors série de libé est en vente en ce moment sur les vies de certains excentriques.
    (peintres fous, clochards légendaires, acteurs, explorateurs, architectes, quelques musiciens etc...)
    ces portraits avaient été publié cet été tout les jours.

    j'en suis à la moitié et on croise des vies vraiment magnifiques.

    >pour 7€!

    exemple avec l'histoire terriblement triste de l'inventeur du theremin :

    "le Russe Léon Theremine, inventeur dans les années 20 du premier instrument de musique électronique.

    Le vendredi 25 avril 1928, le Carnegie Hall de New York est le théâtre d’une expérience parmi les plus étranges qui soient : sont disposés en demi-cercle sur la scène dix boîtiers surmontés d’une antenne électrique. Dix personnes agitent les bras autour, mais ce n’est pas une danse. Ces dix-là sont musiciens, et tant pis pour l’orthodoxie s’ils jouent avec l’invisible. C’est du rapprochement de leurs mains et des ondes émanant de ces boîtiers que sortent des sons d’apocalypse : une longue plainte électrique. Pour que le concert ait une particularité de plus, le chef d’orchestre a demandé qu’il y ait neuf droitiers et un gaucher. Leur dextérité différente est une variation de plus dans le monde sensible des oscillations. Ce chef d’orchestre est aussi l’inventeur de l’instrument. A Saint-Pétersbourg, où il est né le 27 août 1896, on le nomme Lev Serguïevitch Termen. Mais à New York, où il a débarqué quelques semaines avant le concert, ou encore à Paris où sa «musique des ondes éthérées» a enchanté la salle Gaveau en décembre 1927, on lui donne le nom de Léon Theremine. Le professeur Theremine, ingénieur de son état. Et inventeur, donc, de l’«éthérophone» qui n’est pas un téléphone mobile destiné à l’usage exclusif des hétérosexuels, mais ni plus ni moins que le premier instrument de musique électronique. Le plus excentrique aussi. La plus globale définition de l’arrivée de l’éthérophone, nom très vite abandonné pour lui préférer celui de thérémine, se trouve sans doute en une du Chicago Evening, lorsqu’en 1928 Léon Theremine continue sa tournée partout acclamée aux Etats-Unis : «The soviet Edison takes music from air.» Une musique nouvelle, comme extirpée de l’air sculpté entre les hommes, et inventée par un Edison soviétique. De l’électricité à l’électronique, plus d’une chose rapproche les rêves des deux hommes. Thomas Edison était le génie moderne de la fin du XIXe siècle. Il a déchaîné la lumière électrique sur le monde, il en a le premier enregistré les sons, et il a même failli inventer complètement le cinéma. L’écrivain français Villiers de L’Isle-Adam lui octroyait même des superpouvoirs dans son roman symboliste l’Eve future, où un Edison de fiction pariait être capable de redonner vie à une morte en copiant son image. C’est d’une même pulsion morbide qu’est sorti le thérémine : le professeur, affecté par la mort de sa plus proche assistante, au moment même où la révolution russe se fomentait, se fit la promesse de travailler à un instrument capable de rendre la vie à un cadavre. Il lance ses recherches vers les sons, vers la radio, et c’est ainsi qu’entre 1918 et 1922 il parvient à trouver et perfectionner cette étrange mécanique musicale qui bientôt portera son nom.

    A quoi ça ressemble un thérémine ? C’est une boîte dans laquelle des bobinages créent un champ magnétique autour de tiges de métal. Deux oscillateurs de fréquence inventent des variations folles, amplifiées par des lampes. Il n’y a que de l’air, du gazeux, mais les mains qui s’approchent de ce boîtier et de cette tige vont jouer sur les différences entre les deux fréquences. Car la main a des capacités électriques, elle peut modifier ce champ magnétique. Un mouvement vertical entraînera un changement de fréquence, dans une gamme de quatre octaves et demie. Un mouvement horizontal et circulaire modifiera, lui, le volume : de l’inaudible au volume maximal. On est quelque part entre la prestidigitation et le DJ-ing, technique de mixage inventée au début des années 80 par les premiers disc-jockeys. On ne joue pas du thérémine : on en exécute un vibrato, on part en recherche d’un phrasé. On se lance dans un glissando. On joue un staccato. On gigote. On danse.

    Lénine, qui demanda à ce que Theremine en personne le régale d’un concert privé, se rendra possesseur de l’instrument. Il en jouait mal. Mais il voulait s’amuser lui aussi. Mais le divertissement à l’époque n’est pas du côté du Kremlin. En 1920, les Années folles sont américaines, et c’est chez les excentriques de la fameuse génération perdue de l’entre-deux-guerres qu’une telle bizarrerie musicale et un tel sens de la nouveauté inutile trouvent tout leur sens. New York va faire une fête au Russe, en dépit des tensions idéologiques. Pour les fans américains, il ne s’agit que de jouer avec l’électricité. Une question de toucher. Les «harmonies de l’éther» attirent en quelques semaines plus de 10 000 spectateurs. Les publicitaires de chez RCA qui espèrent commercialiser l’instrument trouvent la formule : «Radio Music».

    Les Français, encore dans la dernière ligne droite de l’esthétique des salons et des magies fin de siècle, y voient plutôt une sorcellerie enchanteresse. A qui il manque encore une fée. Elle viendra, sous le nom déjà magique de Clara Rockmore. Virtuose du thérémine, elle arbore un look de prêtresse rose-croix pour une aventure inédite d’Adèle Blanc-Sec : corps maigre de poupée, cheveux tressés, grand turban surmonté d’un diadème, tunique turquoise, un regard aussi inquiétant que celui des enfants zombis du Village des damnés. Et surtout ses mains : fourchues, des ongles longs peints de rouge, des mains qui bougent seules dans les airs alors qu’elle se tient droite les yeux fermés comme sous hypnose. Des mains qui semblent douées d’une vie autonome. Des mains comme celles du pianiste Orlac dans le roman fantastique de Maurice Renard : venant d’un autre corps et que l’on aurait greffées pour tirer des limbes la première plainte électronique. Theremine avait trouvé sa muse. C’est une toute jeune femme, il n’ose pas croiser ses «yeux clairs et fascinants», leur passion restera platonique. Avec Clara Rockmore, le thérémine entre dans l’univers du fantastique. Elle est un personnage hors du commun pour des sons malades venus de l’espace. Pour les 18 ans de Clara Rockmore, Léon lui prépare un gâteau dont la bougie électrique est reliée à un thérémine : à chaque fois qu’elle s’approche pour la souffler, il en sort une mélodie inédite.

    Il l’emmène dans les endroits les plus classe, ils sont chics comme peuvent l’être en 1928 deux enfants du jazz et déjà de l’électronique, dans ce New York défloré par Fitzgerald. Theremine ne veut plus quitter Broadway, il vit 54e Rue, ses mécènes sont Lucy Rosen et son mari, qui mettent à sa disposition un immeuble au rez-de-chaussée duquel l’ingénieur crée un studio, son laboratoire. Theremine commence à travailler sur mille nouveaux projets. Il a même une forte crise sécuritaire et veut équiper les berceaux d’ultrasons pour qu’on ne kidnappe pas les bébés. Il envisage aussi de tapisser de câbles les murs de la prison de Sing Sing pour empêcher les évasions (sale ironie pour qui connaît la fin de l’histoire). Il a des visions. D’abord un thérémine violoncelle puis le «rhythmicon» : soit une version du thérémine où ce serait le corps entier du danseur qui inventerait une partition. Le projet est théoriquement magnifique, mais, mis en pratique, produit une terrible cacophonie. Le rhythmicon lui permet cependant de rencontrer la troupe Von Grona, puis des ballets afro-américains. Il tombe fou amoureux d’une danseuse black, Lavinia Williams et l’épouse. Pour beaucoup de monde, ça commence à faire trop. L’Amérique n’est pas encore prête pour ce mariage domino entre un Nimbus communiste et une noire panthère. Les faux amis commencent à tourner le dos, les projets ne décollent pas. Jusqu’au jour de 1938 où deux personnes «à l’accent russe» pénètrent dans l’appartement du couple, et sous les yeux de Lavinia Williams font sortir Léon Theremine avec un pistolet dans le dos. Il s’évapore.

    Les recherches menées par sa femme Lavinia, et par sa muse, Clara, n’aboutissent à rien. Il ne semble plus être en terre américaine. On l’annonce officiellement mort. Avec sa disparition, et le temps aidant, le thérémine se range de lui-même dans les placards poussiéreux de l’excentricité. Seule Clara Rockmore continue ses récitals où elle malmène Bach aux ultrasons. C’est le cinéma qui fait un peu vivre la mémoire de l’instrument. Sonorités des rêves dans la Maison du Docteur Edwardes de Hitchcock, sonorité extraterrestre dans tout ce qu’Hollywood produit de films de science-fiction durant les années 40-50 : les oscillations d’ondes deviennent un cliché du film d’horreur. Ou, plus drôle, dans le Délinquant involontaire (1957) de Don McGuire avec Jerry Lewis. Passant devant une chambre d’où il lui semble provenir des sons de pets surnaturels, Jerry retrouve un thérémine et s’en sert pour improviser un twist sonique.

    Mais Léon Theremine ? Que devient-il ? Est-il vraiment mort ? On le dit liquidé en URSS par le KGB. De fait, son nom est effacé des articles et des dicos russes sur la musique électronique qui paraissent à partir des années 50. Il a fauté d’avoir connu la gloire en Amérique. La guerre froide a fait sa première victime.

    Mais, coup de théâtre : le hasard amène Clara Rockmore en URSS en 1945. Son mari a une conversation dans un bus avec un scientifique qui lui affirme que Theremine est bien vivant, qu’il réside à Moscou, et qu’il pourrait arranger un rendez-vous. Le lendemain, dans un autre bus, Clara et Theremine se retrouvent et parlent sans se regarder à voix basse pour ne pas être répérés. Il lui raconte comment les agents du NKVD, la police secrète soviétique, l’ont enlevé, fait sortir des Etats-Unis, ramené en URSS, envoyé sept ans en camp en Sibérie à construire des voies ferrées, avant de lui faire intégrer récemment un «charachka», un laboratoire dont les recherches sont surveillées par la police. On lui demande ni plus ni moins d’inventer des instruments pour espionner la population. C’est pour cela qu’on l’a fait revenir au pays, pour inventer le «Buran»,un instrument destiné à écouter tout le monde, y compris Staline. Theremine confie à Clara Rockmore qu’il a honte d’en être l’inventeur et qu’il cache dans sa petite chambre des thérémines qu’il fabrique à partir de boîtes de conserves rouillées. On a brisé sous ses yeux dans la cour du laboratoire tous les thérémines existants et ceux qu’il avait continué à fabriquer en cachette. Le jeune homme qui affolait Broadway est un vieillard prématuré. Clara Rockmore retourne aux Etats-Unis et garde le secret (Theremine le lui a demandé, pour préserver sa relative tranquillité).

    La génération de la pop psychédélique, Brian Wilson des Beach Boys en tête, tirera du thérémine des sons nouveaux. Le synthétiseur Moog prend le relais en rendant hommage au génie de Theremine. Qui est toujours plus ou moins assigné à résidence.

    Au début des années 60, un correspondant du New York Times à Moscou, passionné par l’instrument, le reconnaît dans une rue. Il enquête et fait paraître un long article sur son «héros». Résultat : on renvoie Theremine en camp. Il n’en sortira qu’avec la Glasnost.

    En 1991, Steven Martin, un fan, retrouve Theremine en Russie et l’emmène avec lui à Broadway retrouver les lumières et Clara. La silhouette voûtée du vieillard peine à sortir du taxi. Et il retrouve Clara. C’est une vieille dame. Et tous deux se parlent pourtant comme deux adolescents timides. C’est une des plus belles scènes de cinéma qu’on ait jamais vues, mais elle est vraie. Steven Martin a eu la finesse de la filmer avec discrétion pourTheremin, an Electronic Odissey. On y voit Clara Rockmore se promener dans New York avec Léon Theremine, et elle lui dit, en larmes : «Vous êtes comme un rêve incarné.» Puis elle lui tend le thérémine qu’il lui avait offert en 1928, et ensemble ils se mettent à en jouer. Avec les mains et les rêves. Rien qu’avec les mains et les rêves."

  1.  permalink

    Acheté !

  2.  permalink

    Vendu !

    •  
      CommentAuthorvalkiri
    • CommentTimeJan 7th 2011
     permalink

    Cool!

  3.  permalink

    Pari tenu !

  4.  permalink

    quel pari ?

  5.  permalink

    Pari boom boom !

    •  
      CommentAuthorEat Rabbit
    • CommentTimeJan 9th 2011
     permalink

    Merci pour l'info! Très bon ce hors série!