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      CommentAuthormbertier
    • CommentTimeApr 25th 2017
     permalink

    https://linge.bandcamp.com/album/allister-sinclair-microsoft-error-picture-show-lp-linge062

    Allister Sinclair, c'est le mec qui a fait un album "Erk" en 2004, et qui s'est retrouvé sur Linge Records 7 ans plus tard. A 14 ans, il écoutait Aphex Twin et Autechre puis il jouait du trombone, puis il en avait marre, il venait d’arrêter le conservatoire de Nîmes avec l'infâme Claudine Tricoire - que nous avions partagé - parce que les teachers étaient aussi bornés, vieux jeux et ringuard que son english teacher du collège Feuchères (cf. Mr Erk).
    Allister il n'était pas trop bavard, on jouait ensemble et on faisait des vidéos avec la caméra de Mael, un autre ami proche. Dans tous ces films autoproduits, il disparaissait, réapparaissait, faisait des tours de magies low cost, des réflexion philosophiques, très influencé par Matrix sans avoir les moyens de faire un film du même acabit. Mais avec trois bouts de ficelles, ça marchait !

    Après plusieurs années sans trop se voir, on l'a invité à faire une expo à Montpellier (On est dans de beaux draps), et il faisait déjà parti du crew dans nos hearts. A cette période, il m'a montré son logiciel Pure Data, il parait qu'il faisait beaucoup de musique et d'install' avec. Moi j'avais déjà essayé pour faire un oscillateur qui se module mais qui faisait un son continu, j'avais trouvé ça fou et gratuit, et puis j'ai abandonné. Lui, il a geeké des années entières dessus et il a construit sa propre interface à son image ! Ça lui ressemblait, simple en noir et blanc, comme sa manière de manger des chips, froid comme lui quand il est absorbé et en retrait et ne sais pas trop quoi dire (et je peux parler pour moi, ça n'est pas ici une critique), et bordélique mais qui fonctionne d'une main de maître (et donc anti-conservatoire). Ce qui est génial et qu'il est difficile de trouver dans d'autres logiciels, c'est l'accès à des modulateurs de hasard, des LFO aléatoires assignés à tout plein de paramètres, et puis au final, ça devient un élément central de sa musique, la gestion du chaos pour créer une symphonie électronique, débile profonde, fun, classe et ultra efficace, avec un coté ambivalent entre le fat et le nasal. Certains connaissent beaucoup son œuvre Midiocre, première grosse consécration de son travail, une borne de Karaoké aux partitions MIDI qui piochent automatiquement , à chaque morceau, et au hasard, dans une banque de samples géante. La borne est reliée à un cubi de vin, dédié au public, pour qu'il sirote son vin en écoutant les frasques de la machine sur son morceau préféré, et plus le niveau de vin descend dans le cubi, plus les paramètres de hasard et d'erreur de la machine (rythme, hauteur de note) se voient déréglés.
    Après des monticules de délicieuses expérimentations, Allister Sinclair, suite à des pressions de la part du Crew Linge et à des premiers morceaux tests qu'on retrouve dans "Street Fight on Mars", s'efforce de se pencher sur des nouveaux morceaux dont l'aspect disco-dancefloor-technoïde serait le concept central. En quelques semaines, avec l'échéance d'une première date de concert en vue en Mai 2016 pour le festival synthétique et délicat, Allister compose 5 ou 6 morceaux puissants, euphoriques et malins, qui nous retournent tous. Allister avait vraiment réussi le pari, c'est à dire de créer des morceaux expérimentaux, mais organisés et régulés par un beat binaire en 4/4, tout en gardant des sons hyper interessants et surprenants (pas seulement des synthés et de la techno), avec une richesse de texture et une variété de sons et de timbres continuelle. Même si les morceaux étaient inachevés et pas encore très aboutis, c'était peut être les meilleures versions: on avait l'impression d'assister à leur création, leur démos, leur essence.
    Voilà, après une moins d'une année passée à les triturer, les réarranger, après de nombreuses prises de tests sur les bugs et optimisation de l'interface, des exports sur l'editeur audio Audacity copié / collés, l'album est là.
    Oui, l'interface d'Allister ne permets pas encore d'exporter les morceaux, tout est enregistré en live sur le logiciel puis montés sur Audacity. Allister crée une musique électronique à son image, selon ses propres besoins.
    Il y a aussi dans cet album - serait-ce les reverbs utilisées - une impression de profondeur qui pousse l'auditeur à s'imaginer un espace. Pour ma part c'est comme si on flottait dans un espace très très grand mais indéfini, dont on ne verrait pas les limites ... une atmosphère grise mais chaleureuse, comme dans un bâtiment vide géant, mais rempli de brouillard gris clair, une purée de pois d’où émergent des senteurs, des bruits de pets, des mélopées lointaines, des sons qui arrivent soudain juste en face de nous, un défilé d'objets et d'animaux qui viennent nous chier à la gueule, un festival de sons incongrus et inopinés.
    On y retrouve évidemment des accents de techno des années 80 / 90, du hip-hop, de la disco, du Reggae, de la musique orientale, de l'indus, du Morricone, de la french touch, mais ce qui frappe encore plus c'est les influences britanniques. Né en France mais d'un père Anglais, on ne pourra pas nier l'existence d'un humour et de textures qui rappellent beaucoup The Orb (d'ailleurs il ne connaissait pas le groupe). Bon, et bien, je ne sais plus quoi dire alors écouter cette merveille de l'electro française, sur Linge Records, on est très content.

    Lühje

    paru le 24 avril 2017

    Allister Sinclair : All instruments, samples, synth design, Pure Data, Vox, Mix, Mastering
    Lucien Dall'Aglio : Tracklisting, editing, mastering additionnel, arrangements supplémentaires sur Rocket Science.
    Samuel Biscuit : Amitié Management & K7

    https://f4.bcbits.com/img/a2854657095_10.jpg